The Journey (一路有你)

Malaisie; 2013
Réalisateur : Keng Guan Chiu (周青元)

Un père sino-malaisien très conservateur voit sa fille revenir après dix ans d’éducation en Chine avec son copain, un Britannique un peu bohème qui ne connait rien des traditions chinoises. D’abord réticent à leur union, il accepte qu’ils se marient seulement si lui, le vieux père, livre les invitations en mains propres à ses invités, des camarades de classes situés un peu partout en Malaisie. S’ensuit un road trip peu commun entre Benji, le futur gendre, et son futur beau-père.

Verdict

Deuxième film d’un réalisateur qui n’a pas encore de réputation, The Journey jouit d’une bonne appréciation de la poignée d’utilisateurs du site chinois Douban.com ayant vu le film.

Je ne sais pas si les scènes de The Journey ont été tournées en ordre chronologique,  mais le film débute gauchement avec des dialogues artificiels amenés par des acteurs très moyen et sans cohésion, mais cet aspect disparait peu à peu au fur et à mesure que le film avance, comme si l’équipe de production et les acteurs devenaient de plus en plus à l’aise entre eux.

C’était suffisamment déstabilisant au début du film pour que je songe arrêter le visionnement, mais je suis finalement content d’avoir continué, The Journey s’est révélé être un film agréable, touchant mais surtout, fort intéressant sur le plan culturel. On dit souvent qu’on ne choisit pas notre famille, mais The Journey souligne que dans un tel couple interculturel, on choisit encore moins notre belle-famille. Si la relation amoureuse elle-même a dû être parsemée de chocs culturels, ce n’est rien à comparé au choc culturel qu’impose l’aspect familial de la relation, un aspect beaucoup plus réel et imposant que la formalité attendue de simplement bien paraître devant les beaux-parents.

C’est ce choc que vit Benji, un britannique vivant en Chine depuis plusieurs années. Fraichement arrivé dans le petit village où vit le père de sa fiancée, il est vite confronté au concept de la piété filiale qui exige de lui le respect inconditionnel à son beau-père aussi désagréable qu’il lui semble déraisonnable.

Déconcerté devant le fait que sa douce moitié, aussi non-traditionnelle soit-elle avec lui, reste fidèle à ses normes familiales et semble incapable de défendre son amoureux devant son père pour tenter de l’y soustraire.

Alors qu’il semble exaspéré au point de plier bagages, Benji démontre son amour inconditionnel envers sa douce en acceptant de suivre les exigences d’apparences farfelues et déraisonnables du père.

Les expériences qu’ils vivront, visitant de vieux camarades dispersés à travers la Malaisie et vivant dans des contextes sociaux tous aussi différents les uns que les autres, nous permettent à nous de découvrir la Malaisie, tant par ses paysage sur la route et dans les villes et villages visités, que dans divers contextes de familles qui s’adaptent aux différences aussi culturelles qu’intergénérationnelles de ce monde qui s’est modernisé à une telle vitesse que c’en est souvent difficile à suivre pour les plus vieilles générations.

Conclusion

Il serait surprenant qu’un jour on vous demande si vous avez vu le film Malaisien « The Journey », il ne s’agit pas ici d’un incontournable. Si vous êtes intéressé par la Malaisie, les couples interculturels -notamment concernant les racines culturelles chinoises, et le concept de la piété filiale chinoise-, ce sera certainement aussi enrichissant qu’il est agréable et léger à regarder.

The Journey (一路有你)