Young Style (青春派)

Chine; 2013
Réalisateur : Liu Jie (刘杰)

Blessé par le rejet de son premier amour, un étudiant du secondaire a de la difficulté à se préparer pour son examen de graduation, le « gaokou ».

Intérêt

C’est l’excellent score donné So Young par les utilisateurs du site chinois Douban est ce qui m’a rendu curieux de visionner le film : près du deux tiers des utilisateurs ayant donné au moins 4 étoiles sur 5!

Par ailleurs, les trois autres films réalisés par Lie Jie  présents sur Douban.com ont tous obtenus d’excellents scores également.

Verdict

Le film avait du potentiel, le réalisateur aussi, et ce film m’a charmé. C’est un film d’ado avec une sensibilité adolescente authentique qui m’a transporté dans la peau de ce jeune adolescent pékinois. Ah, cette naïveté du cœur adolescent qui tombe passionnément amoureux avec la première beauté qui passe. Le fait de n’avoir rien en commun, ni même une chimie, n’importe pas à l’adolescence, la romance triomphe toujours, just because! N’est-ce pas?

Un aspect culturel fort intéressant est la présentation de la préparation de ces jeunes finissants du secondaires qui doivent étudier sans relâche jusqu’à l’ultime examen final : le gaokao. Le film n’explique pas trop le concept car personne n’ignore ce qu’est le gaokao en Chine. Le gaokao est un examen national qui a lieu en même temps pour tous les étudiants chinois en dernière année du secondaire. Cet examen est le sommaire de tout l’apprentissage qui doit être acquis au secondaire, c’est un examen unique qui déterminera à lui seul la possibilité d’entrer dans les meilleures universités chinoises. Cet examen a un impact immense sur ce que le futur pourra réserver à l’étudiant en fonction du score qu’il obtiendra. Je me suis toujours dit que la pression académique et familiale liée au gaokao doit être insoutenable pour les jeunes chinois, me demandant aussi ce qui se passe si un jeune vit un trouble émotionnel au même moment (la perte d’un proche, par exemple). C’est le thème qu’aborde Young Style, explorant l’impact d’un cœur brisé sur la préparation au gaokao.

Un autre aspect social que j’ai apprécié du film est le fait qu’un des personnages est visiblement gai. Bien que son jeu est un peu caricatural et hyper flamboyant, son intégration et ses interactions dans le petit groupe d’amis sont traitées en ne faisant aucun cas de la différence de ce dernier, soulignant de manière consciente ou non qu’il n’y a aucun problème à être gai ou avoir des amis gais, même au sein des petits rebèles de la classe. Bien que ceci peut paraître comme une notion qui va de soit à Montréal, ce n’est absolument pas anodin en Chine où l’ouverture d’esprit en la matière nécessite encore beaucoup d’évolution.

Le film n’a pas fait les différents festivals de films chinois, mais à l’instar des utilisateurs de Douban.com, je l’ai trouvé excellent et le recommande. Il y a du cheesy ici et là, mais rien de nauséabond et ça reflète assez bien le cheesy de la naiveté adolescente, ce n’est pas vilain. C’est définitivement un vent de fraicheur dans le cinéma d’auteur chinois (j’en ai marre des films épiques historiques ou archi-patriotiques), je suis curieux de découvrir les précédents (et prochains!) films de Liu Jie.

Young Style (青春派)