Accueil / Au Cinéma / Whiplash
Whiplash

Whiplash

États-Unis; Réalisé par Damien Chazelle (Guy and Madeline on a Park Bench)
Mettant en vedette Miles Teller (The Spectacular Now); J.K. Simmons (le père dans Juno; J.J. Jameson dans Spider-Man).

Un talentueux jeune batteur est accepté dans un prestigieux conservatoire de musique où ses rêves de devenir le meilleur sont encadrés par un mentor farouche qui n’arrêtera devant rien pour forcer l’étudiant à réaliser le maximum de son potentiel.  (IMDb)

Attente

Le jeune réalisateur américain Damien Chazelle semble sortir de nulle part avec ce deuxième film, mais son film résonne! Nominé à Cannes et récipiendaire du Grand prix du Jury et du Prix du public à Sundance, ce film « Indie » a été rapidement propulsé dans la cours des grands! Le film a un Metascore de 85%, cumule les éloges, bien reçu à Toronto et une équipe promotionnelle qui a déjà envoyé des copies « screeners » aux membres de l’Académie pour démarrer son buzz des Oscars. Whiplash est un film ambitieux et a tout le potentiel pour l’être.

Le film a été présenté le 6 octobre au Centre Phi à Montréal, trois semaines avant sa sortie en salle. J’ai eu la chance d’y assister.

Verdict

J’ai écrit avant de voir le film que le film Whiplash avait remporté le Grand prix du Jury ainsi que le Prix du public à Sundance, et j’ai fait une grave erreur en prenant ce fait à la légère. Dès la venue du générique, j’ai compris la pertinence de cette notion. Avoir été dans la même salle que le réalisateur dans cette ambiance de compétition, je me serais levé pour applaudir et crier mon approbation. Et je m’imagine très bien que c’est ce qui a dû se produire à Sundance, Public et Jury, tenant ensemble l’estampe officielle du Chef d’Oeuvre et appuyant ensemble, scellant la preuve indéniable que ce film est dans une ligue à part et mérite l’attention de tous. À peine sorti du Centre Phi, je n’ai pas pu m’empêcher d’envoyer des texto à mes amis cinéphiles et musiciens pour les convier à voir ce film lorsqu’il sortira… dans quelques semaines! Peu importe, je devais leur dire immédiatement.

Vous comprendrez donc que Whiplash m’a plu. Je lui donne un genre inexistant: un thriller musical! C’est le meilleur thriller musical que j’ai jamais vu (c’est le seul, mais bon)! Je n’ai jamais eu aussi peur d’un set de drum de ma vie. Chaque fois qu’Andrew (Miles Teller) s’en approchait, j’en tremblais, me retournant dans mon siège… « non…n’y va pas! », comme une mauvaise scène de film d’horreur où on sait que le personnage avance vers sa perte… Plus sérieusement, il s’agit d’un thriller psychologique d’une intensité foudroyante. Il n’y a pas de violence physique, affligée ou menacée, mais le film n’en n’est pas moins intensément violent.

J.K. Simmons est terrifiant dans le rôle de l’instructeur-bourreau-psychologique Fletcher. On dit souvent qu’un film n’est excellent qu’à la qualité de son vilain et Simmons est un Darth Vador pour Whiplash. Lui qui tient généralement des rôles de soutien beaucoup plus limités, ici il a tout le temps nécessaire, il crève l’écran et offre une performance aussi brutale qu’exceptionnelle. Une nomination pour J.K. Simmons me semble être la moindre des choses! Oscar Buzz pour Simmons!

Le jeune Miles Teller est impressionant lorsqu’il joue du drum : il a vraiment l’air de jouer sa partie! Sans minimiser l’effort de Teller qui a appris à jouer les morceaux de Whiplash pour mieux faire semblant de les jouer dans le film, je salue ici le réalisateur. Il réussit à nous transporter avec un réalisme fou dans cet univers de la musique académique et professionnelle. L’harmonie visuelle et musicale est exécutée avec tant de précision et de finesse, nous captivant dans d’intenses crescendo tant musicaux qu’émotionnels (par la mise-en-scène des acteurs), je voyais dans le personnage d’Andrew une métaphore pour Damien Chazelle. Le jeune réalisateur a dû ramer tout aussi intensément pour nous rendre ce film prodigieux qui appuie avec passion et exactitude sur les bonnes notes dans sa direction d’acteurs, dans le montage visuel et auditif, tel un chef d’orchestre de l’image et du son, balançant ce que nous voyons et entendons en rendant hommage au jazz comme au cinéma.

Le seul bémol dans cet ensemble extraordinaire se situe au niveau de la romance entre Teller et la jeune Melissa Benoist (Glee). Comme dans Spectacular Now, Teller est insipide devant son émotionnelle partenaire, on n’arrive pas à croire qu’elle puisse vraiment s’attacher à lui dès le départ. À sa défense, l’acteur n’avait pas le dialogue ni l’ambiance pour faire davantage. Mais bon, cette parenthèse est déjà trop grande, l’idée de la romance dans Whiplash est vraiment en arrière-plan, accessoire à celle du sacrifice personnel pour l’ambition professionnelle, et les scènes entourant cette romance sont effectivement traitées accessoirement.

Conclusion

Nous sommes très tôt dans la Saison des Oscars pour déjà déclarer comme acquise une nomination dans une catégorie aussi serrée que celle du meilleur réalisateur, surtout dans une année qui s’annonce extrêmement riche en films de haut calibre. Ce qui est indéniable c’est qu’avec Whiplash, le réalisateur Damien Chazelle a le potentiel d’affronter les meilleurs réalisateurs d’Hollywood sur leur terrain de jeu. Ses prochains projets seront suivis avec beaucoup d’intérêt. C’est peut-être aussi la chance de voir J.K. Simmons sortir des seconds rôles et être utilisé à la hauteur de son talent. Whiplash est un film passionné et passionnant, c’est une expérience intense, envoutante, je veux le revoir et je vous le recommande fortement. Il est à voir au cinéma avec le meilleur système de son possible pour que votre angoisse vibre au même rythme de ce thriller musical. Oh… et quelle grondante et grandiose finale! Enjoy!

A Propos CinemaGeek

Je pourchasse le meilleur du cinéma d'auteur, asiatique et geek pour partager mes trouvailles sur CinemaGeek.ca

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont marqués *

*

Haut de Page